mardi 8 mai 2012

Fertilité 30 : Un enfant à tout prix?

Le désir d’avoir des enfants dépasse parfois les limites. 
La procréation assistée nous mène-t-elle trop loin? 
Isabelle Maréchal

C'est le sujet qui sera abordé demain, au 98,5 fm.

J'imagine que ça s'inscrit dans le cadre de la sortie du livre "Bébés illimités" de Dominique Forget.  Je vous invite à cliquer sur ce lien pour lire les titres des chapitres.  Des titres chocs!  Sur des sujets nécessitant réellement un questionnement éthique.  Mais des titres chocs...  Qui font mal...  Comme si la procréation assistée se résumait à "acheter" le droit d'avoir un enfant...  Comme si les couples étaient près à tout pour avoir un enfant!  Je vous rassure immédiatement, les cliniques québécoises ont des comités éthiques en charge d'analyser les demandes des patients. Avec la gratuité, la pma a été réglementé, justement pour ne pas en venir à ça! Les patients n'ont donc pas tous les droits!

Personnellement, je n'aime pas du tout la couverture!
Visiblement, elle vise à faire réagir!
Malheureusement, pour ce que j'ai pu entendre concernant ce livre aujourd'hui, l'accent est beaucoup mis sur les pratiques américaines possibles : choix du sexe, faire un enfant pour en guérir un autre avec le sang de cordon, etc...  Triste...  Très triste puisque ça n'informe en rien la population québécoise qui croit, à tord, que ces pratiques existent au Québec, que la procréation assistée se résume à la FIV et qu'elle coûte des milliards de dollars!

Enfin...  Si ce n'était que ça, mon exaspération du moment!

Dernièrement, j'ai lu plusieurs articles de journaux parlant de la fécondation in vitro (parce qu'on parle rarement des inséminations, c'est moins sensationnel!  Même si c'est une minorité qui se rend en FIV!).  Ces articles comprenaient presque tous une phrase... LA phrase pour parler des couples en PMA...  Celle qu'on entend régulièrement des gens ne voulant pas d'enfant ou ayant des enfants...  Quelques petits mots qui pèsent lourd "Vouloir un enfant à tout prix".

Je déteste cette expression...  On veut un enfant, c'est évident!  On désir avant tout avoir un enfant biologique, vivre la grossesse, comme tout ceux décidant de faire un enfant!  J'adopterai, s'il le faut!  C'est mon deuxième choix, en effet!  Mais ce n'est pas un choix par dépit.  Surtout que l'adoption, ce n'est pas si simple!  Loin de là!  J'y reviendrai prochainement!

Enfin...  Je suis prête à endurer bien des maux pour nous soyons parents...  Je suis prête à investir beaucoup d'argent, tant en fertilité qu'en adoption...  Mais ce n'est pas un chèque en blanc que je signe.  J'ai des limites clairement établis.  Le "à tout prix", non merci!

Je...
  • ne quitterais pas mon mari pour un homme plus fertile (ouf pour lui!)
  • ne mettrais pas plus qu'un certain montant dans ce projet
  • ne mettrais pas ma vie en danger pour avoir un enfant
  • ne volerais pas un bébé dans une maternité pour assouvir mon besoin
  • n'achèterais pas un enfant à des parents pauvres
  • n'achèterais pas un bébé à une femme qui "fait des enfants" pour les vendre (parce que oui, il y a un marché noir à l’international...)

Je suis prête, par contre, à utiliser les moyens médicaux mis à ma disposition pour faire cet enfant.  La procréation médicalement assistée, c'est de la science...  Pas de l'acharnement...

Ce qui nous amène à un autre domaine où des limites ont été clairement établis entre Yvon et moi...  Où la notion "ne pas vouloir un enfant à tout prix" est encore présente...

Depuis que mon entourage (connaissances, amis, famille) connait notre situation, j'ai eu plusieurs offres de don d'ovule et de mère porteuse.  Des personnes proches et des moins proches...  Ces offres me touchent énormément.  Plus que vous ne pouvez l'imaginer.  Je sais, par contre, que certaines offres n'iraient pas jusqu'au bout...  Qu'il s'agit d'un élan de gentillesse, de transposition d'émotions, mais où toute la réalité FIV n'est pas prise en compte...  Du moins, elle est sous-estimée au niveau du temps nécessaire et au niveau de la douleur physique et psychologique.

Ces offres nous ont obligés, Yvon et moi, à parler...  Nous ne sommes pas confrontés à cette situation.  Le don d'ovules n'est pas du tout envisagé pour nous...  La mère-porteuse encore moins.

Nous avons fait des constats...  Nous avons établis des limites...  Mieux vaut le faire maintenant, pendant qu'émotivement nous ne sommes pas SI impliqué, plutôt que d'en venir à une guerre de tranchées si cette solution devait être envisagée.

Nous avons déterminé que nous n'accepterions pas n'importe qui comme donneuse.  Nous avons nos "critères" que je ne révélerai pas...  Ceux-ci sont le résultats d'une réflexion qui pourrait blesser les gens qui nous entourent (proches et moins proches).  Il en va de même pour la mère-porteuse.

Bref, nous ne sommes pas désespéré!

Peut-être le serons-nous un jour, qui sait!  Mais ce jour-là, nous nous rappellerons les raisons pour lesquelles nous ne voulions pas aller là!  Notre petite liste sera là pour nous rappeler à l'ordre!  Nous remettre en tête nos valeurs, nos choix éthiques!  Nous rappeler que non, on ne veut pas un enfant à tout prix!

En passant, ça tombe bien tout ça!  L'éthique est justement le sujet du cours que je suis présentement (avant dernier cours du DESS!!!)!  Faut voir les côtés positifs, non?

4 commentaires:

  1. Encore une fois, quel commentaire! J'aime te lire. Tu réussis bien à transposer tes pensées, avec un certain recul.

    Nous avons passé par le don d'ovule et je vous jure que c'est une autre planète. Surtout parce qu'au Québec, on doit s'en remettre malheureusement au marché noir!

    Mon prochain commentaire mettra en garde les couples sur les risques et l'impact de la procréation assistée, spécialement en ce qui attrait au don d'ovule.

    Je ne veux pas décourager les couples, loin de là, mais ils doivent comprendre ce qui les attend. Le vrai prix à payer, ne se compte pas. Il se vie!

    Mais si la raison et la force du couple sont au rendez-vous, le plus beau des cadeaux les attend! Notre histoire en fait la preuve.

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  2. Ça me fait penser aux débuts de notre prise en charge PMA, je suivais alors pour mes études un cours d'éthique sur la parentalité et la filiation. Ça m'a beaucoup aidé à cheminer et à me poser et me positionner sur des questions ayant trait à l'éthique!

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    1. Le hasard fait bien les choses, parfois! N'est-ce pas?
      On verra où ça me mènera!

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